25.4.09
Touradas em crise em Espanha e por cá?
Em 2008, os apoios à tauromaquia em Espanha ascenderam a 600 milhões de euros, pelos vistos a crise financeira está a fechar a torneira (ver texto abaixo).
Por cá sabemos que a tauromaquia é apoiada, directamente pelo governo com dinheiros públicos. Falta-nos saber em quanto.
Pelas notícias que temos recebido, a crise também está a afectar os "negócios". A proposta do PSD da Praia da Vitório de isentar as touradas das respectivas licenças é um dos sinais.
Já que estamos com a mão na massa, era bom lembrar a alguns pseudo- intelectuais da nossa terra que, ao contrário da tauromaquia, a única manifestação cultural comum a todos os açorianos (crentes ou menos crentes) é a do culto do Espírito Santo.
O resto são negócios que só servem os do costume.
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/04/20/les-toreros-vont-faire-vaches-maigres-par-jean-jacques-bozonnet_1182977_0.html
Les toreros vont faire vaches maigres, par Jean-Jacques Bozonnet
LE MONDE | 20.04.09 | 13h56
José Tomas est l'icône actuelle de la tauromachie. On casse volontiers sa tirelire pour voir toréer le nouveau Manolete. Même à 109 euros pour les moins chères - coup de soleil garanti -, les 19 000 places des arènes de Barcelone ont été vendues en moins d'une heure, mercredi 15 avril, pour ce qui sera, le 5 juillet, le clou de la temporada ("saison"). Ce jour-là, l'enceinte de La Monumental affichera complet pour frissonner à l'encerrona promise par le torero prodige, à savoir ses face-à-face avec six taureaux d'affilée.
L'affiche est exceptionnelle, à plus d'un titre. Le reste du temps, en effet, l'exploitant des arènes barcelonaises a bien du mal à remplir le quart de ses gradins. La Catalogne, on le sait, n'est plus une terre de toros, malgré quatre siècles de tradition. Selon une enquête de l'institut Investiga, 22,5 % des Catalans s'y intéressent, quand les aficionados sont plus de 40 % du côté de Valence et de Murcie. C'est même une terre de plus en plus hostile. A Barcelone, la Plaza de toros fait figure d'îlot de résistance dans une ville qui s'est proclamée anti-taurine en 2006, s'ajoutant à la liste des soixante et une communes de Catalogne ayant aboli la corrida sur leur territoire depuis vingt ans.
Tossa del Mar, petite localité près de Gérone, a été la première à bannir les corridas, transformant en 1989 ses arènes municipales en centre culturel. "Dans un futur pas si lointain, notre décision servira d'exemple pour la prise de conscience de l'ensemble de la population espagnole", disait le maire de l'époque.
On n'en est pas encore là, mais les ligues de défense des droits des animaux gagnent du terrain. La plate-forme Prou ! ("Assez !", en catalan) demande l'interdiction dans toute la Catalogne des courses de taureaux comportant une mise à mort, par le biais d'une pétition d'initiative populaire qui a déjà recueilli plus de 120 000 signatures. Le Parlement catalan, où la majorité serait plutôt abolitionniste, va en débattre prochainement.
C'est pour "défendre la liberté menacée des aficionados" catalans que José Tomas a décidé de se produire à Barcelone. Et en grand seigneur : gratuitement. En revanche, la star n'est pas à l'affiche de la Feria d'avril, à Séville (du 24 avril au 3 mai). On ne la verra pas non plus à Madrid pour la San Isidro (à partir du 7 mai). Est-ce pour compenser le manque à gagner de son geste militant ?
Le torero se serait montré trop gourmand, selon les organisateurs des deux événements tauromachiques majeurs du printemps. Pour fouler le sable de Las Ventas à Madrid, par exemple, il aurait exigé 420 000 euros, une somme jugée irréaliste dans un monde taurin que la crise économique n'épargne pas.
Hors de Catalogne - et des Canaries où la corrida est interdite depuis 1991 -, seules trois communes espagnoles étaient jusque-là anti-corrida pour des raisons idéologiques. Ces derniers jours, plusieurs s'y sont ajoutées, mais pour des motifs budgétaires. Rivas Vaciamadrid, dans la banlieue sud de la capitale, a décidé cette semaine d'annuler les événements taurins de sa fête patronale en mai. Les 96 000 euros nécessaires, notamment pour la location et le montage d'une arène provisoire, auraient mangé la quasi-totalité du budget (98 500 euros) des réjouissances prévues pour le 50eanniversaire de cette jeune commune administrée par la gauche.
Partout, le robinet des subventions publiques à la tauromachie (au total 600 millions d'euros en 2008) se tarit. A Manzanarès el Real, au nord de Madrid, les habitants se sont prononcés, fin mars par référendum, contre la fête taurine annuelle. Ceux de Paterna, près de Valence, l'avaient fait en janvier, refusant la reprise des courses de taureaux suspendues en 2003. En période de vaches maigres, tous les organisateurs peinent à boucler leurs budgets sans la manne publique. Déjà l'an dernier, plus de 300 événements ont été annulés pour manque de financement.
L'Espagne constate l'éclatement d'une "bulle taurine" que la croissance économique a gonflé anormalement ces dernières années. Organiser de simples novilladas ne suffisait plus à l'orgueil des élus locaux. Pas un pueblo ("village") qui ne revendique sa corrida, une vraie, avec tout le décorum des mises à mort. Leur nombre a doublé, de 500 à plus de 1 000, entre 1985 et 2006. Tant pis si le spectacle donné par des toreros et des bêtes de second ordre se révèle souvent médiocre.
Fin 2007, le ministère de l'intérieur recensait 7 370 professionnels taurins officiellement inscrits, dont près de 700 matadors, 1 200 banderilleros et 600 picadors. Beaucoup d'observateurs pensent que la crise aura pour vertu d'assainir la situation. La diminution du nombre des dates dans le calendrier devrait apporter, disent-ils, plus de qualité dans les arènes. Sera-ce suffisant pour enrayer le désintérêt des jeunes Espagnols pour le spectacle taurin, boudé parce qu'il véhiculerait "des valeurs du passé", selon le président du conseil andalou de la jeunesse, Francisco Jésus Perez ?
L'érosion était déjà nette au premier semestre 2008, alors que la crise économique commençait seulement à planter ses banderilles. A Rivas Vaciamadrid, banlieue de 69 000 habitants dont la moyenne d'âge n'excède pas 30 ans, la corrida de l'an dernier n'a attiré que 300 spectateurs, dont une centaine seulement ont payé l'entrée. Sa mise à mort, cette année, n'émouvra personne.
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